Choisir un ou plusieurs bêta-lecteurs n'est pas chose aisée. Un équilibre difficile à trouver entre honnêteté, pertinence littéraire et objectivité. Je n'ai qu'une bêta-lectrice qui a dû s'atteler à une tâche parfois extrême.
Il existe de nombreuses recommandations sur la bêta-lecture, et je conseille bien évidemment de ne pas tenter de publier un livre avant d'avoir pu le tester.
Mais auprès de qui ? Selon quels critères sélectionner son ou ses bêta-lecteurs ?
Je me suis longuement posé ces questions, ai lu de nombreux articles sur internet afin de recueillir conseils et recommandations.
Et l'évidence s'est imposée assez rapidement.
Seule ma femme pouvait endosser ce rôle de bêta-lectrice.
Mais pourquoi avoir choisi la personne qui partage mon quotidien pour une mission qui nécessite un tel recul ?
Beaucoup d'auteurs racontent la difficulté qu'ils auraient à confier la bêta-lecture de leur ouvrage à un membre de leur famille, craignant le manque d'objectivité, et de fait l'absence de conseils réellement constructifs.
Il me semble effectivement que le cercle familial est le moins approprié pour réaliser une bêta-lecture.
Je n'aurais pu confier cette tâche à quiconque parmi mes proches, par souci d'objectivité et d'honnêteté.
Lorsque vous confiez la bêta-lecture de votre livre à quelqu'un, il est indispensable de vous assurer que vous obtiendrez un avis littéraire.
Vos proches pourraient être tentés de vous faire part de leurs goûts, de vous dire s'ils ont aimé ou non votre histoire, s'ils ont préféré un personnage plutôt qu'un autre.
Le goût d'un bêta-lecteur ne doit jamais entrer en ligne de compte.
Peu importe que l'histoire et les personnages plaisent ou non.
Le seul avis que vous devez recueillir concerne la structure, le style, la cohérence du récit, la lisibilité, la grammaire, l'orthographe, le style.
Ceci explique pourquoi la famille est souvent mal placée pour effectuer ce genre de lecture. Vos proches vous connaissent, et les sentiments peuvent biaiser l'objectivité et l'honnêteté qui s'imposent.
L'objectivité doit être doublée d'une confiance sans faille, car le bêta-lecteur doit être prêt à pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas sans crainte. L'auteur doit être prêt à recevoir ces critiques sans lui en tenir rigueur.
Soyez donc prêts à évoquer très clairement les règles qu'impose la bêta-lecture avec les personnes que vous choisirez, pour que l'objectif soit bien compris. Votre ou vos bêta-lecteurs ne doivent jamais perdre vue l'objectif littéraire que vous poursuivez.
Je n'avais l'envie de demander à personne d'autre que ma femme de lire mon roman, "
Toutes les femmes de ma psy", car je savais qu'elle pourrait faire abstraction de notre lien pour me délivrer un avis le plus objectif possible.
Et je ne me suis pas trompé. Elle m'a énormément apporté durant l'écriture de mon roman, n'hésitant pas à poser des questions, relever les points faibles, insister pour rassurer certains de mes doutes.
Je la surnomme "bêta-lectrice de l'extrême" car je l'ai de nombreuses fois réveillée en plein milieu de la nuit pour lui faire lire un chapitre que je venais de terminer.
Un autre risque lorsque votre partenaire devient votre plus proche conseiller, mais une expérience d'écriture encore plus enrichissante et palpitante car nous l'avons vécue ensemble et plus soudés que jamais.
En somme, le seul conseil à suivre pour sélectionner votre ou vos bêta-lecteurs est peut-être d'écouter votre instinct.